samedi 23 août 2014

LA RENTREE DU POTAGER!



Amis du potager au naturel, bonjour !
Voici un mois que nous nous sommes quittés. 
L’activité du potager a, comme prévu, pris une tournure radicalement hivernale. Et oui, déjà ! Encore qu’avec les journées maussades que nous avons ces temps-ci, on a plus envie de se réchauffer autour d’un bol de soupe chaude que de se préparer des salades…
Si vous venez nous visiter, vous verrez que les choux repiqués fin juillet ont bien prospéré. Plantés à une cinquantaine de centimètres les uns des autres, ils se touchent maintenant en étalant largement leurs feuilles charnues et bien nervurées.
Evidemment, il faut sans cesse surveiller les attaques des chenilles qui se lancent à l’assaut dès que nous avons le dos tourné. Le pied de choux rouge près de la pergola, particulièrement, a essuyé les plâtres spectaculairement. Il tend des moignons nus avec quelques dentelles de feuilles dévorées. Nous avons manuellement éliminé les attaquantes, et il semblerait que du cœur encore vivant redémarrent quelques promesses de pousses. A suivre…
Juste à côté, deux belles rangées de carottes prospèrent. Cette semaine encore, un éclaircissage sans concession a donné de l’espace aux racines en formation. Les collets sont vigoureux, bien ancrés, et les fanes hautes et drues. Nous avons là la perspective d’une récolte qui pourra s’échelonner tout le long de l’hiver. Dans les régions très froides, les carottes se récoltent avant les gelées pour être mises en jauge dans du sable frais et sec. Chez nous, il fait suffisamment doux pour les laisser en terre et les manger au fur et à mesure des besoins.
Autour du puits à petits fruits, nous avons repiqué les poireaux, en prévision de l’hiver toujours. Il faut veiller à enterrer au maximum le jeune plant pour obtenir les fûts les plus longs possible. En dehors de la variété qui détermine déjà cette longueur, cette astuce au repiquage aide à allonger la partie blanche et tendre qui reste sous terre. Plutôt que de creuser une tranchée très profonde et étroite, plus difficile à réaliser, nous avons simplement couché les jeunes plants dans un sillon assez large, avant de les recouvrir jusqu’à quelques centimètres de la longueur des feuilles retaillées pour favoriser la reprise. 
La technique du pralinage aide bien à cette occasion. Elle consiste à mélanger de la bouse fraîche avec de l’eau pour y tremper les racines des plants à repiquer.
Au cours de vos promenades en campagne, arrêtez-vous près d’un champ où paissent des vaches. Ou suivez la marche tranquille d’un pottock en montagne. Sans aller bien loin, muni d’un seau et d’une pelle, vous allez collecter un ou deux kilos de bouse ou de crottin. La manœuvre doit se faire en délicatesse et en se préservant un minimum des attaques des taons familiers de ces environnements et qui, par fortes chaleurs piquent assez vivement le promeneur innocent. Prenez garde de bien caler le seau dans la voiture et de le recouvrir d’une poche hermétique pour éviter d’empester l’habitacle si vous devez voyager avec ce passager malodorant.
Quand vous êtes rendus sur votre chantier de repiquage, additionnez de deux volumes d’eau, remuez doucement en évitant les éclaboussures, et vous obtiendrez un pralin naturel et très bienfaisant pour vos plants.
Ne vous laissez pas décourager par la triste mine des têtes gisantes mollement sur la terre, recouvertes jusqu’au menton comme un gisant dans son cercueil. Quelques jours et un peu d’eau plus tard, les poireaux vont se redresser. La convalescence sera d’autant plus rapide qu’ils auront eu suffisamment d’eau. 
De la même façon que pour les carottes, les poireaux peuvent rester en terre tout l’hiver et être arrachés au fur et à mesure des besoins.
Quelques salades hivernales, un petit rang de radis noir et de navets, et notre potager sera complet.
Nous avons laissé en place le melon avec l’espoir qu’il mâture les quelques fruits qu’il porte. Il faut attendre que le collet se détache pratiquement du fruit pour le récolter à la bonne maturité. Nous n’en sommes pas encore là. Mais l’automne peut être beau après cet été maussade… Et qui sait si fin septembre, nous n’en serons pas à déguster sur nos terrasses encore chaudes du soleil de l’après-midi, nos melons d’eau frais et parfumés !
Comme dit le proverbe, il n’est point nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
Ma foi, dans notre potager et sûrement aussi dans le vôtre, cet adage se vérifie bien souvent !
Qu’importe ! Quelques réussites suffisent à nous faire oublier nos déconvenues et le plaisir est sain de savourer le fruit de son travail.
Nous nous retrouverons juste après la rentrée des classes. Pour préparer notre potager à hiverner, déjà.
A bientôt, amis du potager au naturel, et profitez bien de la fin de cet été…

M.Louise, en ce samedi après-midi tout gris.