samedi 27 décembre 2014

APRES L HIVER VIENDRA LE PRINTEMPS



Oups... il semblerait que notre article du mois d'octobre ne soit pas paru...

Chronique du 02 octobre 2014



       Un mois encore a passé. La fin d’été a été chaude. Il a fallu attendre septembre pour subir une période de sécheresse et connaître des températures vraiment estivales.
A notre dernière chronique, nous espérions déguster notre melon rescapé sur une terrasse ensoleillée. Alors, la terrasse ensoleillée, oui, nous l’avons eue. Mais le melon savoureux à déguster, pas du tout ! Pourtant les fruits avaient bien grossi. Ils s’arrondissaient joliment, les côtes se formaient bien. Souvenez-vous, nous l’avions repiqué un peu tard, ce plant de melon. Il venait remplacer le Diego qui avait séché en ce printemps trop froid pour lui. Pour le coup, la maturation n’était pas optimale. Le fruit se détachait de la tige mais la chair n’en était pas aboutie tout à fait… Nous avons raclé une matière aqueuse et fade, un peu comme si nous nous attaquions à une betterave fourragère. Ou à un morceau de polystyrène expansé… Rien de très gouteux, quoi ! Bon, nous avons fait l’impasse et avons proposé l’ensemble de la récolte aux poules de la jardinerie. Elles ont picoré les quartiers de melon, plus par désœuvrement que par goût d’ailleurs.
En dehors de cette déconvenue, nous avons par contre eu la joie de tirer de terre de belles carottes, longues et fortes. Les poireaux repiqués vivent leur vie. Il faut être patient avec le poireau. Ce n’est pas un légume qui s’improvise. Entre le moment du repiquage, de la reprise, la formation des fûts sous terre, il se passe du temps, beaucoup de temps. Et le désherbage doit être minutieux tout ce temps là, entre les plants rapprochés. Et oui, le poireau se vend cher, mais l’on comprend pourquoi quand on en a cultivé une plate-bande !
Le chou, voilà une plante de bonne composition. Vite poussé, largement déployé, il couvre vite le terrain et ne demande pas beaucoup de soin. Mis à part la surveillance des chenilles voraces qui ont vite fait de le ramener à un squelette pathétique ! Le stade vulnérable à l’attaque passé, quand les feuilles durcissent, il reste ensuite en place tout l’hiver s’il le faut, emperlé des rosées automnales comme nous en avons ces jours-ci. Les gouttelettes rondes scintillent sur les feuilles charnues aux premiers rayons de soleil du matin, avant de rouler vers le cœur de la plante quand la température monte.
Cette semaine, nous avons récolté nos haricots secs. Vous avez vu les lianes grimper le long du laurier-sauce en tige. Nous leur avions pourtant mis à disposition des plants de maïs sensés servir de tuteurs. Evidemment, ça ne leur a pas suffi. Le plant de haricot le plus vigoureux s’est lancé à l’assaut des trois mètres du laurier, et l’a entortillé proprement. De longues cosses se sont formées, généreuses et nombreuses. Dimanche dernier, nous en avons cueilli un seau de sèches. Il en reste quelques unes d’encore vertes.
Pour bien conserver le haricot, il faut le récolter sec. Le travail d’écossage sera facilité par une exposition des cosses au grand soleil. Bien étendues sur un linge, elles deviendront craquantes et s’ouvriront pratiquement toutes seules. On peut aussi rabattre le linge et le nouer en baluchon, avant de frapper dessus à grands coups de bâton. En pensant à quelque contrariété d’actualité… A l’ouverture du baluchon, la plupart des cosses seront ouvertes et il n’y aura plus qu’à trier les grains.
Pour dépoussiérer les haricots, une technique très éprouvée, consiste à les transvaser d’une bassine tenue à bouts de bras à une autre, posée au sol, par un jour légèrement venté, de façon à laisser le courant d’air emporter les fétus de cosses broyées et les séparer ainsi des grains plus lourds. Le bruit de la chute des haricots sur le métal de la bassine est en soi une gratification du travail antérieur, le signal tangible de la richesse d’une récolte bien méritée.
Plus simplement, on peut remiser les haricots dans le congélateur… C’est moins bucolique, mais peut-être plus pratique…
Au potager de la jardinerie, nous allons préparer maintenant nos plates-bandes pour planter ail, échalotes et oignons, et semer pois et fèves. En prévision du printemps ! Déjà…
A notre prochaine chronique, je vous parlerai de la récolte et de la conservation des citrouilles.
D’ici là, portez-vous bien et ensoleillez-vous au maximum pour bien passer l’hiver.

samedi 20 décembre 2014

Bonnes fêtes de fin d’année à vous tous !


En ces dernières semaines de l’année, l’ambiance est à la fête.

Toute la pluie tombée sur notre potager rend la terre impraticable. La mauvaise herbe tapisse sournoisement les plates-bandes. Les températures encore douces ne la réfrènent pas assez. L’effet visuel est un peu décourageant. Mais il ne faut pas céder à la tentation. Biner une terre détrempée est une catastrophe. Les mottes s’agglomèrent en tas collants et endommagent les collets des plantules fragiles si on les remue.

Jardiner, c’est savoir attendre. Attendre le bon moment, les maturations et la bonne saison. Inutile de trépigner l’outil à la main, prêt à planter la bêche dans la boue. Ce serait désastreux et totalement improductif.

A la limite, si vraiment le désir de faire vous tenaille, ou si vous ne supportez plus de voir l’adventice envahir inexorablement, vous pouvez tirer l’herbette à la main. Délicatement, en restant le plus possible en bordure pour ne pas piétiner. En effet, si vous tassez la terre par votre poids (même modeste…) vous allez bloquer encore davantage la circulation de l’air dans les premiers centimètres du sol. Et compromettre l’équilibre de la vie bactérienne garante de la réussite de vos cultures.
Soyez patients, le temps viendra. Une bonne période de froid asséchera tout ça en quelques jours, et vous pourrez alors reprendre efficacement l’outil et sarcler soigneusement.

En attendant, profitez donc de cette période particulière pour vous réunir entre amis, prendre du bon temps et savourer votre intérieur douillet et confortable.
Ici à la Jardinerie, nous en sommes aux derniers sapins.
L’année se termine. La première année de notre potager au naturel.


Toute l’équipe se joint à moi pour vous remercier de votre fidélité et de votre attention à notre activité.

Durant ces vingt-cinq dernières années, nous avons traversé ensemble l’évolution des métiers de la jardinerie.
Nous mettons tout en œuvre pour mériter et continuer de garder votre confiance et votre estime.
Cette longévité est une assurance et une garantie pour vous et pour nous. Nous n’avons pas d’autre souhait que de continuer sur la même voie, encore et pour longtemps.


C’est l’occasion pour moi de vous présenter l’ensemble de notre équipe. Peut-être ne nous connaissez-vous pas tous.
Voici dans ce cliché l’équipe au complet, réunie le jour de notre inventaire, à la fin du mois de juin.
L'équipe au complet pour les 25 ans de la jardinerie!



Pour vous aider à mieux nous retrouver, je vous détaille un peu nos différents domaines d’action :

Dirigeant la manœuvre trois têtes pensantes :
- Nathalie, à l’administratif et aux finances. Elle tient les cordons de la bourse, et, en bonne fille des environs de Garazi (Saint-jean-Pied de Port), elle les tient ferme (certains diront même… fermés !)

- Jean-Michel, notre directeur. Un homme plein de bon sens, courageux et dynamique. S’il était un demi-poil plus patient, ce serait l’homme parfait. Il dirige depuis son bureau, comme de juste, mais, quand l’activité se fait pressante, vous le croisez aussi dans les rayons, avec nous tous.

- Philippe. Lui, vous ne pouvez pas le manquer. Il est toujours présent pour vous. Le client, c’est sa passion, son credo. Il met tout en œuvre pour vous servir au mieux, et nombreux sont les clients (et clientes !) qui le réclament à corps et à cris. Ca nous rend un peu jaloux, forcément, mais bon, que voulez vous, nous respectons vos préférences…

A tous les postes de gestion et autres administratifs :

- Michèle, présente depuis pratiquement les débuts de la jardinerie. Et toujours souriante et discrète, jamais un mot plus haut que l’autre, depuis toutes ces années. Vous l’avez souvent au téléphone « jardinerie Lafitte, bonjour », et parfois à l’accueil, certaines fins de semaine. Elle si calme et sereine. Et pourtant passionaria indéfectible de l’Aviron Bayonnais. Elle suit les performances de son club avec assiduité et tous les lundis matins, nous lisons sur son visage les réussites ou les échecs de l’équipe locale.
- Sophie, blonde aux yeux bleus et au rire facile, un teint de porcelaine. Méthodique et précise, elle suit tous les flux d’un œil aigu. Maman depuis peu d’un petit Lucas.


Ensuite, aux différents secteurs de la Jardinerie :

Dans l’ordre géographique :

 Pour l’animalerie :

-      Maïté. Dans les premières arrivées elle aussi, elle a connu les tout débuts. Elle dirige l’animalerie, de main de maître.
-      Cyndie, la jolie blonde aux grands yeux noisettes, toujours partante pour toutes les bricoles à faire. La clôture du bassin, la peinture…
-      Ludovic. Un grand gaillard au sourire doux et tranquille.
-      Fabien. De l’énergie, de la puissance, un passionné de tradition sportive. J’ai découvert grâce à lui les séquences d’entraînement sportif. Alternance course rapide, puis endurance, tours de terrain, contacts. Tout un monde du ballon ovale que j’ignorais. Le garçon s’enflamme dès qu’il en parle. Et on se laisserait facilement prendre au jeu…


Le marché aux fleurs :

-      Avec Philippe, Agnès, toujours au travail, et très sobre dans tous ses commentaires. Notre « Ama » à tous. Celle qui conseille (toujours judicieusement), celle qui apaise, celle qui rassure. Une référence et un gage de sérieux et de solidité. Elle n’a pas besoin de se mettre en avant. Elle est notre centre à tous.
-      En renfort et formation, Anthony. Il se partage aussi avec l’animalerie. Un garçon en recherche. Il aime les sciences, toutes sortes de sciences. Explore de nouveaux domaines, des cultures lointaines. Nous a dernièrement fait découvrir diverses postures de Taï-Chi-Chuan (ou Dieu seul sait comment cela peut bien s’écrire et se dire). Avec Agnès, la séance nous a fait plus de bien par les rires qu’elle a déclenché que par les étirements proprement dits…





La serre :

-      Elodie, notre flammèche rouquine, que je rebaptise Pimprenelle. Un vrai petit feu d’artifices, vive et pétillante. Mais alors, réactive comme il n’est pas permis ! Sa jeunesse et son charme le lui permettent. Il sera bien temps pour elle plus tard de s’assagir…

-      Jean-Marc, notre Mac Gyver local,   es-spécialiste bonsaïs et plantes tropicales. Dieu sait que les 25 années de la Jardinerie, et de l’équipement !, lui donnent l’occasion de donner la pleine mesure de son talent. C’est notre maître logistique et maintenance tout terrain. Longue vie à lui !

La boutique :

-      Martine, l’une des fondatrices avec Michèle, Maïté et Jean-Michel. En ce début d’année 2015, son rayon va doubler de surface. En grande créatrice d’ambiance, elle va pouvoir s’en donner à cœur joie. Voyez comme elle en sourit déjà !


Le magasin :
-      Elorri, plantureuse beauté de l’intérieur. Un beau visage, ouvert sur le monde et confiant en l’avenir. Elle vous parle, et sa voix est un baume apaisant. Essayez, vous verrez.

-      Cédric, notre incontournable et notre pilier. Il est partout, avec son regard tragique de Christ en croix. Et pourtant, le garçon aime rire et s’amuser. Vous le rencontrerez quelque part ici ou là, forcément, je vous l’ai dit, il est partout, l’homme multi-cartes et multi-fonctions.




A la pépinière :

-Votre serviteur, Marie-Louise. Depuis le temps, vous savez déjà beaucoup de moi. Je ne vous en rajouterai pas davantage.

-      Ramon, notre ténébreux au grand sourire. Son petit accent vous le fera reconnaître facilement. Encore que comme Philippe, il ait déjà sa petite cour de fidèles, et vous le connaissez bien déjà.

-      Benoît, ce grand garçon aux immenses yeux verts. Un passionné du végétal. Incollable sur toutes les nouveautés et une véritable encyclopédie horticole. Dès qu’une question technique se pose à vous, n’hésitez pas, venez le consulter. Si par extraordinaire il n’a pas la réponse, il la cherchera !

Et pour finir, en caisse :

-      Charlotte, petite et condensée, l’énergie d’une pile survoltée. Elle tient difficilement en place tant l’immobilité lui est pesante. Un vrai petit feu-follet…
-      Laurence, la sage et douce Laurence. Toujours appliquée et concentrée dans sa tâche. Son beau sourire vous fera oublier la note.


Et voilà, je vous ai présenté l’ensemble de notre équipe.
Et avec l’ensemble de notre équipe, je vous souhaite à tous de passer de joyeuses et mémorables fêtes de fin d’année.
Nous nous retrouverons en janvier pour une nouvelle chronique du potager. Portez-vous bien et à bientôt !


dimanche 7 décembre 2014

DE LA BONNE CONSERVATION DE VOS RECOLTES



Chronique du 06 décembre 2014


Amis du potager au naturel de Lafitte, bonjour !


Nous sommes à la jardinerie en pleine opération sapins de Noël. Ça sent la résine, les sapins ont investi la pergola. Les enfants regardent les grandes silhouettes dressées devant eux et s’émerveillent déjà à l’idée de leur beau sapin richement décoré. Petits et grands ont l’esprit à la belle fête et toute l’équipe partage ce moment chaleureux dans une ambiance détendue. Les uns enlèvent les filets qui protègent les sapins pendant leur transport jusqu’à nous, d’autres préparent les bûches. Vendeurs et clients se croisent en tâchant d’éviter la caresse parfois un peu brutale d’une flèche de sapin en voie d’être enfilé dans la machine à filet. Les familles repartent, leur beau sapin dans les bras et des idées de fête plein la tête.

Le soir tombe tôt et nous sommes nous aussi sensible au charme des illuminations de Noël.

Le potager endormi dans la pénombre se laisse oublier. Comme je le disais la dernière fois, quelques travaux de nettoyage, la vigilance en cas de gelée, et pas grand-chose de plus.

Par contre, il faut veiller quand même à la bonne conservation des récoltes engrangées.

Si l’on a choisi de faire les choses dans la tradition, les caves et greniers sont pleins de pommes-de-terre, de citrouilles, de piments, d’aulx, oignons et échalotes séchées.
Nos maisons modernes sont moins bien pourvues que les habitations plus anciennes pour ces conservations hivernales. Mais il y a quand même moyen de garder les tubercules, légumes et fruits dans de bonnes conditions.
Vous devez d’abord déterminer quelles sont les pièces à températures les plus constantes. L’aération doit y être suffisante, la luminosité faible mais sans tomber dans la pénombre complète. Il doit y faire bon mais pas chaud non plus. Un garage exposé au nord avec une ventilation correcte, une cave pas trop humide avec une ouverture au jour, un grenier suffisamment haut pour éviter les trop grands écarts de température, les possibilités sont multiples.
Vous pouvez très bien suspendre vos tresses de bulbes potagers dans la cuisine, agrémenter la décoration en y exposant les piments séchés de couleur vive, laisser un potiron sur une étagère ou sur un coin de comptoir.

L’important est de surveiller de temps à autre l’évolution de vos récoltes.

Nous avons parlé des pommes-de-terre qui germent. Si vous n’y prenez pas garde, les tubercules vont émettre des pousses, des petits germes qui s’étireront en cherchant la lumière. Evitez donc de stocker vos patates dans le noir. Régulièrement, contrôlez leur état végétatif. Il ne faut pas les avoir empilées. L’idéal est de les déposer sur des planches propres, et d’enlever au fur et à mesure les pommes-de-terre abîmées. Une fois par mois environ, vous ferez une tournée d’ « égermage ». Je ne suis pas bien sûre de la correction du terme, mais vous m’avez compris. Il faut délicatement ôter les petits germes naissants. Prenez simplement la patate dans votre paume et faite la tourner doucement. Les germes se détacheront très facilement et votre tubercule conservera en lui sa substance. Sans ça, les germes, il en sort plusieurs par pommes-de-terre, se nourriront de la chair et videront le tubercule qui se fripera lamentablement. Au bout de quelques semaines, votre belle récolte de pomme-de-terre se transformera en un enchevêtrement inextricable de pousses tortueuses entremêlées.



Si vous voulez replantez vos propres pommes-de terre, par contre, vous devez sélectionner les tubercules bien sains. Pour le calibrage, sachez que les petits tubercules émettront moins de germes, tandis que les gros en foisonneront. Le résultat sera que les petits tubercules replantés produiront donc moins de pommes-de-terre, mais plus grosses. Le calibre de la « génération » montante est donc inversement proportionnel à celui de la « génération parentale ». Ce vocabulaire est totalement inapproprié mais je suis sûre que vous me suivez bien.


Pour replantez l’ail, évitez d’utiliser la gousse-mère », au centre de la tête. Elle s’est épuisée à la multiplication et sa pousse sera invalidée d’autant.
Cicatrices de la citrouille
On peut également repiquer l’oignon qui a redémarré en végétation, si on le fait quand le bulbe originel n’est pas tout a fait vidé. La pousse en elle-même est très parfumée et la tentation est grande de l’utiliser telle qu’elle.
Pour les courges, vérifiez régulièrement qu’elles ne s’affaissent pas. Une trace d’humidité sous elles doit immédiatement vous alerter. Une tâche sur la peau est tout aussi suspecte. Passez votre main sur les flancs du fruit et assurez-vous de sa fermeté. Tout signe de mollesse doit être une alerte et vous devez aussitôt consommer ce qu’il reste de bon.


A ce propos, vous vous souvenez peut-être de cette courge, fille de notre citrouille de 200 kg exposée à la jardinerie l’an dernier. Je vous avais conté comment elle avait été mordue par ma vache « Pintta-Mona ». J’avais craint que cette blessure ne lui soit fatale, et je la couvais d’un œil spécialement vigilant. Figurez-vous que ma vaillante citrouille a surmonté haut la main ce traumatisme effroyable ! Non seulement elle n’a pas sillé d’un poil, mais en plus elle a trouvé en elle la ressource de cicatriser la plaie en une épaisse boursouflure claire et solide. Comme quoi, on dit de quelqu’un d’apathique qu’il ressemble à un légume un peu légèrement ! Parce-que, tout légume qu’elle soit, ma citrouille a fait preuve de courage et de ténacité face à une adversité bien réelle et tangible…


"Pintta Mona" et sa voisine de Box
Regardez-là, imperturbable et sereine, avec sa blessure guérie. Voyez aussi la coupable « Pintta-Mona », pas plus taraudée de culpabilité que ça ! Au passage, je vous montre aussi sa voisine de box, une petite miraculée dont je vous dirai des nouvelles à une autre occasion, si ça vous intéresse.
Prenons-en de la graine et sachons nous aussi cicatriser nos plaies grandes et petites sans nous laisser déborder par des émotions dévastatrices et stériles !
Allez, amis du potager, sur ces saines recommandations, je vous laisse à la préparation de vos fêtes et vous souhaite chaleureusement de partager en familles tous les beaux fruits de votre travail au potager.

M.louise, en ce gris samedi 6 décembre 2014.

lundi 10 novembre 2014

HARDI LE PETIT POIS


Amis du potager au naturel, bonjour !

Nous avons du faire tous le même parcours en ce dimanche : matinée dehors à grappiller les rayons de soleil, à se régaler des derniers feuillages flamboyants contre les nuages sombres annonciateurs de pluie, et après-midi si possible à l’abri de ladite pluie justement, à flâner ou vaquer gentiment.

A la jardinerie, après les chrysanthèmes et avant les sapins, nous avons pu consacrer l’après-midi du samedi à remettre notre potager en ordre.
Un potager ne demande pas de soins quotidiens, surtout en cette période de l’année. Il ne faudrait pas pour autant le négliger complètement…

A la faveur des semaines chaudes d’avant Toussaint, nos bulbes et graines ont littéralement crevé la surface. Leur pousse a été anormalement rapide. En une douzaine de jours, les plantules de fèves et de petit-pois traçaient déjà le rang, un peu clairsemées mais suffisamment vigoureuses. Si nous avions eu des températures de saison, elles auraient demandé le double de temps pour apparaître. L’oignon, lui, pointait dans la semaine, tandis que l’ail tardait à peine.
Notre potager de novembre a aujourd’hui l’allure du printemps, alors que l’hiver va sans doute le rappeler à l’ordre très vite. En principe, les fèves, pois, oignons et autres ne craignent pas la gelée. Parce qu’ils ont le bon sens de ne pas s’élancer trop fort ! Là, il ne serait pas étonnant de voir ces si fraîches pousses ravaler leur caquet par un petit matin givré… Et d’avoir tout donné au départ risque de pénaliser leur capacité à repartir correctement le printemps venu. Nous verrons bien à ce moment là !

De la même façon, beaucoup d’arbustes ont refleuri sur l’automne estival. Des bourgeons se sont formés au moment où la sève redescend d’ordinaire. C’est un emprunt audacieux et qui risque de se payer cher sur un capital dont la régénération demande du temps. Les floraisons et fructifications de l’année à venir risquent d’être moins abondantes, ou au moins décalées. Quand aux espèces vulnérables au froid, elles supporteront difficilement des gelées précoces si elles se présentent avant que les végétaux n’aient eu le temps de ralentir la circulation de sève dans les parties exposées.
La vie végétale est une danse où les changements de pas improvisés s’accusent mal.
Mais bon, ne soyons pas trop alarmistes et ayons la foi en l’avenir. Notre petit potager aura peut-être suffisamment de ressources pour parer aux aléas de l’hiver et reprendre le rythme au printemps revenu.
Notre modeste condition de jardinier nous oblige à la résignation. Quelques bonnes pratiques peuvent aider pourtant.

Après les pluies abondantes de cette semaine, si votre terrain n’est pas trop alourdi, vous pouvez biner en surface pour éliminer les mauvaises herbes, décroûter les mottes et butter les pieds. Tout ce qui sera sous terre sera d’autant mieux protégé. Attention tout de même à ne pas enterrer les collets… Recouvrez les bases des plantules jusqu’aux premières ramifications, mais pas au-delà, sinon, elles pourriraient, étouffées.

Vous pouvez pailler vos plates-bandes, avec des écorces, du paillis de bois, ou de l’humus. Soyez précautionneux dans votre répartition, les jeunes tiges sont fragiles et cassent comme du verre dès qu’on les heurte. Là encore, n’enterrez pas les pousses, et laissez la base bien aérée.

A la jardinerie, notre rang de pois était déjà en demande de ramage. Les lianes s’étiraient vers le ciel, cherchant à s’accrocher. Nous avons hier avec Ramon installé le filet à ramer, tout simplement déployé entre trois tuteurs de bambous fichés en terre. Par respect pour les traditions de nos prédécesseurs, nous avons terminé le rang en lui offrant des branchages de saules entrecroisés. Les hardis petits-pois s’emmêleront dans les brindilles sèches et le tout formera un petit tunnel végétalisé joliment fleuri au mois d’avril. Evidemment, quelques branches de saules en profiteront pour raciner et repartir en feuilles elles aussi ! Il faudra surveiller tout ça pour éviter que le tuteur ne fasse trop d’ombre à son protégé.
Dans la seconde partie de notre potager, il nous reste les poireaux. Ils peuvent être laissés en place et consommés au fur et à mesure.
L’artichaut que nous avions ramené à zéro à la suite d’une attaque massive de pucerons est reparti comme en quarante, encore plus touffu qu’avant. Cet artichaut, c’est un sacré va-t-en-guerre tout de même ! Peu de choses semblent de taille à le vaincre définitivement… L’an dernier, il a déjà produit plus d’une demi-douzaine d’artichaut. Nous verrons ce qu’il nous fait cette année.
Le parc à aromatiques a été lui aussi nettoyé drastiquement. Toutes les plantes ont été taillées, et, pour le moment, seule la menthe a refeuillé. Si elle se montre trop envahissante, nous la canaliserons pour laisser la place à ses voisines. Jardinier, seigneur et maître de son potager, n’est-ce pas ? Ou du moins, nous aimons à le croire…

Bien, amis du potager, nous avons fait le tour de notre petit domaine pour cette semaine. Jusqu’en début d’année prochaine, nous ne prévoyons pas de nouvelles plantations. Les semis de mâche et d’épinard ne semblent pas vouloir sortir et il est maintenant trop tard pour les refaire.

Nous nous contenterons d’accompagner le mouvement, en sarclant régulièrement quand la terre n’est pas trop mouillée.

L’hiver est une période ralentie. Les tresses d’aulx et d’oignons sèchent, pendues au grenier. Les pommes-de-terre germeraient si on les laissait faire. Les courges et citrouilles reposent, cirées, les vertes virant au jaune, les orangées plus vives que jamais.

C’est le temps des soupes au chaud, des haltes près du feu en regardant la pluie tomber dehors et le vent malmener les arbres nus. A la moindre éclaircie, on sort, on fait le tour de son jardin, sans presse.

L’hiver est long mais il passe. Notre hardi petit-pois saura recroqueviller ses lianes trop impulsives et attendre. Sans doute…





A bientôt amis du potager, et sachez attendre vous aussi en mâturant profitablement.

M.Louise, en ce dimanche soir 9 novembre 2014.



vendredi 31 octobre 2014

LA SOUPE A LA CITROUILLE


Amis du potager au naturel, bonjour !

Nous arrivons à la Toussaint. Cette année, l’arrière saison est magnifique. Nous savourons tous ces lumineuses journées. Le soleil est amical, puissant sans être pesant. Les petites matinées fraîches scintillent et les soirées se fondent en ors et vieux roses.

C’est un temps précieux, ce moment de plein automne. Une plénitude, justement, la maturité des choses menées à leur terme dans la durée, l’aboutissement d’un cheminement plein de sens. La douce nostalgie, pas la tristesse, l’avant-repos gorgé de richesse.
Bref, vous l’aurez compris, j’aime l’automne. Et l’automne de cette année, je le déguste à chaque heure avec la reconnaissance de ceux qui travaillent dehors. Des journées raccourcies, un temps de repos largement suffisant. La chaleur, au mitan du jour, et la lumière vivifiante pour récupérer l’entrain dilué dans la nuit longue.
Bien, toute cette prose posée, revenons à notre potager.
Là aussi, le temps n’est plus à la grosse activité. Après les haricots secs de la dernière fois, nous restent les potirons à rentrer.


Les potirons sont des cousins de familles éloignées. Il y a les courges musquées, les citrouilles, les potirons rouges ou jaunes, les courges longues, vertes ou orangées. Toute une ribambelle de fruits charnus, plus ou moins gros, mais la plupart vivement colorés.
Dans nos potagers où la végétation se fait plus modérée, ils apportent une riche touche de teintes rouges-orangées. Les côtes joufflues de la citrouille s’arrondissent pleinement, parfois veinées de varices séchées. Les longs fruits des courges se renflent à leur extrémité, allongés sur le flanc. Le potimarron flamboie, modeste en taille mais légitimement orgueilleux de sa teinte.

Les feuilles sont maintenant sèches. Par ces semaines sans pluie, elles craquent sous le pas. Les tiges rampantes se détachent presque toutes seules des pédoncules. C’est le moment de gloire des fruits, exposés à la pleine lumière dans toute leur splendeur.
Vous vous souvenez peut-être de la citrouille que nous avions l’an dernier près des caisses. Elle pesait 200 kilos. Alléchés par cette opulence, nous en avions conservé les graines pour les semer ce printemps.


J’en ai moi aussi mis plusieurs en terre, avec d’autres. J’ai observé la croissance de plusieurs plants vigoureux, aux lianes plus épaisses et plus robustes que les autres. Je nourrissais les plus grands espoirs pour ma future récolte…

Au bout du compte, sur une demi-douzaine de ces plants issus de notre phénomène, un seul a donné un fruit de taille conséquente. Je l’ai laissé finir de mûrir en le couvant attentivement. Il est bien plus petit que sa « mère ». De même forme, boursoufflé sur le dessus, plus plat dessous, et incurvé en bout. D’un orange plus vif que les autres, plus vif même que celui que nous avions ici.
Quand la tige nourricière a séché, j’ai entrepris de le rentrer à la maison. Les citrouilles et courges mûres peuvent être laissées dehors tant qu’il ne gèle pas. Là, nous sommes bien loin des givres automnaux. J’aurais pu attendre pour l’hiverner. S’il n’y avait pas eu des chasseurs dans le coin…



J’habite à la campagne. Ma magnifique citrouille se voyait de loin. Elle attirait l’œil ! Forte de mon expérience des années précédentes, où, dès la saison de chasse ouverte, j’avais noté que mes plus belles courges disparaissaient, j’ai préféré prendre les devants.
J’ai roulé précautionneusement la belle dans la benne du tracteur. Elle pesait, la bougresse, et m’a donné du mal ! Lentement, en un cortège presque royal, nous avons regagné ses appartements d’hiver, à savoir le fond de l’étable.


J’ai rapatrié le restant de la récolte en même temps. Mais celle-ci est en vedette. Elle trône devant toutes les autres, la vraie reine au milieu de sa cour…
Les citrouilles ne demandent pas à être stockées au frais ou à l’abri de la lumière. Il vaut mieux les garder dans un endroit tempéré, et bien éclairé pour pouvoir surveiller l’éventuelle apparition de tâches brunes sur leur peau. Ces tâches annoncent un pourrissement de la chair. Dès qu’elles apparaissent, il faut consommer votre citrouille. Sinon, en l’espace de deux jours, elle s’effondrera lamentablement sur elle-même, se vidant en eau sous la peau crevassée.
En principe, les courges se gardent plusieurs mois. Posées sur un sol sec, la queue vers le haut, sans heurts, elles ne bougeront pas. Au pire, vous pouvez, comme pour les haricots, les débiter en morceaux et les congeler pour les utiliser tout au long de l’année.
Mais vous vous priverez alors du spectacle de ces beaux fruits boursouflés et colorés…

Ma citrouille-reine si belle a tellement tenté l’une de mes vaches, que cette bête impertinente a, passant dans les parages, contourné mon dispositif de protection pour venir du bout des lèvres lui grignoter la peau. Son cou allongé au maximum, elle a failli basculer dans le tas de courges !
Dieu merci, la blessure était seulement superficielle, et la peau a cicatrisé sans que la chair soit endommagée. Alléluia ! Sans ça, ma petite vache intrépide aurait beaucoup baissé dans mon estime, et ses rations s’en seraient vues impactées.
Enfin, vous n’avez peut-être pas, vous, une vache dans votre arrière-cuisine. Et vos citrouilles, elles seront bien gardées !

A une prochaine fois dans notre potager, pour les plantations hivernales. Portez-vous bien jusque là.

Le 28 octobre 2014, M.Louise