Amis
du potager au naturel, bonjour !
Ces
dernières journées chaudes et humides ont eu raison d’une bonne partie de notre
potager estival. Pour les adeptes de la culture biologique, pas d’échappatoire
à l’attaque fulgurante du mildiou sur les tomates et les solanacées en
général : patates et autres. Toutes les courges, potirons et melons se
sont couverts d’oïdium, ce dépôt blanchâtre à la surface des feuilles. Comme si
ça ne leur suffisait pas, les bords se sont tâchés, craquelés, et séchés.
Evidemment, les fruits en formation, sevrés bien trop tôt, ne donneront pas
grand-chose. Une mauvaise année pour le potager…
Pour
vos récoltes de pomme-de-terre par contre, les tubercules sont formés. Suivant
les variétés, elles demandent entre trois et quatre mois pour arriver à
maturation. Dès la fleur passée, on peut consommer les petites pommes-de terre
nouvelles. La peau fine peut se manger, elle se détache facilement en frottant
simplement avec un chiffon si on préfère avoir la chair seule. Un bon indice
pour reconnaître le degré de maturité du tubercule consiste à gratter la
peau du bout de l’ongle : si elle se défait en pelures, la pomme de terre
n’est pas encore suffisamment faite pour être récoltée en vue de conservation
pendant l’hiver. Si au contraire, elle reste adhérente à la chair, on peut
arracher, puis garder les patates dans un endroit sombre et frais, en les
étalant bien. Il faut surveiller la présence d’éventuels tubercules pourris ou
abîmés et les jeter avant qu’ils n’endommagent les autres quand ils fondent en
eau. Dans ces conditions, vous aurez une bonne provision de patates à manger
durant tout l’hiver.
Chez
Lafitte, nous avions peu de patates et nous les avons mangées depuis belle
lurette. Chez vous par contre, si elles sont toujours en terre, surveillez bien
tout ça. Les fortes chaleurs du milieu de semaine dernière ont été mauvaises.
Les pommes-de terre mûres encore enterrées risquent de pourrir. Elles peuvent
aussi se remettre à germer, et pour le coup, se vider de leur substance. Quand
elles ne servent pas de garde-manger aux loches qui adorent s’y creuser leur
trou…
Beaucoup
d’adversité nous guette au potager en ce moment. Chenilles et pucerons
pullulent. Viroses et champignons s’épanchent en tâches dévastatrices. La lutte
est difficile et le combat inégal.
A
la jardinerie, nous avons choisi de ne pas utiliser de pesticides, efficaces
mais agressifs. La lutte biologique en matière de maladie est drastique :
éliminer les sujets atteints pour tâcher d’enrayer le phénomène en espérant une
météo plus favorable. Comme l’espace est réduit dans notre potager, nous avons
pris la solution la plus radicale. Les premières tomates rougissantes ont été
cueillies (et sitôt mangées). Les courges vérolées et leurs lianes emmêlées ont
suivi le même chemin que les plants de tomates roussis. Ah, ça ! ça a fait
du vide ! Ca a donné de l’air !
Le
petit melon remplaçant de notre Diego défunt, souvenez-vous, rampe maintenant
tout guilleret de tous les côtés. Il exhibe ses fleurs jaunes en étoiles
éclatantes. De minuscules fruits s’arrondissent déjà… Espérons que la maladie
ne nous le rattrape pas !
Les
premières carottes du mois de mars sont arrivées elles à bon port sans
encombre. Des fûts pas très longs ni très gros, mais bon, appréciés tout de
même. Deux rangs de petits nouveaux alignent leurs feuillettes dentelées. Au
fur et à mesure de la pousse, nous les éclaircissons pour que les racines se
développent à leur aise. Une sélection difficile mais indispensable.
Plus
loin, nos arachides prospèrent. Rien ne semble venir les perturber. Elles vont
se retrouver seules survivantes de ce carré dévasté. Je vais les escorter de
quelques choux pour leur faire compagnie. Ceux-là, semés fin juin, sont déjà
prêts à être repiqués. Là encore, la chenillette attaque et il faut veiller de
près…
Ce
sera notre programme de la semaine. Le repiquage des choux, avant celui des
poireaux, prévu plus tard, vers la mi-Août.
Voilà
notre actualité, amis du potager. Du travail pas toujours récompensé. Mais
l’espoir toujours alimenté.
Tout
ne marche pas, c’est sûr. Mais si l’on n’essaie pas, rien ne vient. Alors…
A
bientôt et portez-vous bien jusqu’à la prochaine fois. Nous aurons d’ici là un
potager mieux garni qu’aujourd’hui à vous montrer. Peut-être…
Marie-Louise le 26 juillet 2014