Amis
du potager au naturel bonjour !
Après
la remise des prix de Jean-Michel la dernière fois, notre potager s’est pris au
jeu de l’actualité. Votre jardinerie se veut partie prenante dans la marche du
monde, et notre potager, intemporel par son lien à la nature, rappelle que tout
est dans le tout, et qu’ici c’est partout…
Si
vous ne voyez pas la logique de ce rapprochement nébuleux, rassurez-vous, moi
non plus, pas trop ! Mais la formule n’est pas mal, non ?
Pour
en revenir à nos oignons, vous n’avez pas pu passer à côté de l’exploit de
notre jeune joueuse de tennis locale. A la jardinerie, Nathalie a tout de suite
réagi à la consonance basque de cette petite « Garbiñe Muguruza ».
Attachés que nous sommes à nos racines, une grande fierté nous a rosi la joue à
cette annonce. Imaginez tout de même ! Venir à bout en deux coups de
cuillère à pot de cette impressionnante Serena…
On dit que la championne
évincée va rebondir plus haut que jamais après cet affront. Qu’aiguillonnée par
cet échec cuisant, elle va donner toute sa force et son énergie (et il suffit
de la regarder pour comprendre que dans cette masse puissante il ne doit pas en
manquer) pour montrer qu’à plus de trente ans elle est encore la meilleure. En
gros, cette compétition ratée ne serait qu’un accident de parcours, une distraction
de diva, et notre petite Garbiñe aurait juste eu la chance de tomber dessus…
Peut-être, je ne suis pas du tout spécialiste et je ne m’avancerai pas. Mais
bon, la loi est la même pour tous, et la compétition sportive est un condensé
fulgurant de l’évolution humaine : premiers pas, apprentissage,
croissance, apogée… puis déclin… et fin.
Ainsi
revenons-nous à notre tout est dans le tout, vous saisissez ? Moi-même, je
commence à deviner quelque chose dans le flou.
Pour
rester concrets, dans notre potager aussi la compétition est rude. Il n’y a pas
que sur la terre battue de Roland Garros, que les premières places sont chères.
Jetez un œil sur notre carré de courges et considérez-les comme des joueuses
acharnées à gagner leur place au soleil. Ah, c’est sûr, vous n’entendrez pas
ici les « han ! » de la course effrénée pour renvoyer la balle
fulgurante. Vous ne serez pas étourdi par les envolées des jupettes ou les
danses endiablées des couettes. Non, non, non. Tout ici est lent et silencieux.
La liane s’avance sous les feuilles de camouflage, elle rampe à l’assaut de
l’espace vital pour capter la meilleure lumière. Entêtée elle cherche le soleil
et se tourne vers sa chaleur pour en nourrir ses fruits encore en promesse.
Admirez le jaune éclatant de notre première courgette de Nice. C’est un parfait
petit soleil à elle seule. Suivez la course de la Butternut. En voilà une qui
lance toute la fougue de sa jeunesse dans la bataille. Si notre petite Garbiñe se
réincarne en légume, elle pourrait faire une jolie courge fiérote et
conquérante !
Pour
Serena, je la vois mieux dans la pleine puissance de la fève drue et forte.
Déjà lourde de ses cosses remplies, elle en impose. Mais à sa base les feuilles jaunissent et les
premiers signes de déclin sont là, quand les tiges restent droites et
vigoureuses. Et oui, le cycle inéluctable et universel…
A
l’image des stars, sportives ou autres, notre coq de poulailler, j’ai nommé
l’artichaut, connait les déboires de son trop grand succès. Il déploie
majestueusement ses palmes, vainqueur incontesté de ce coin du potager. Rien ne
semble pouvoir lui résister, il ignore la peur. Et pourtant, pourtant, juste
sous ses feuilles larges et dentelées, le long des nervures rigides et dures,
observez, regardez de plus près… et oui, vous les voyez, vous aussi, ces petits
parasites fourbes qui viennent se nourrir à peu de frais des succès des grands
gagnants de la compétition ? Vous les voyez, tous ces pucerons, ces
moucherons agglutinés à qui mieux mieux pour vivre aux dépends de celui qu’ils
flattent outrageusement pour mieux le dépouiller ?
Et oui, dans le monde
du spectacle, dans celui du sport, dans notre potager, partout comme ici, je
vous l’avais bien dit !
Allez
amis du potager, à une prochaine fois et portez-vous bien d’ici là !
Marie Louise, le 01 juin 2014
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