dimanche 7 décembre 2014

DE LA BONNE CONSERVATION DE VOS RECOLTES



Chronique du 06 décembre 2014


Amis du potager au naturel de Lafitte, bonjour !


Nous sommes à la jardinerie en pleine opération sapins de Noël. Ça sent la résine, les sapins ont investi la pergola. Les enfants regardent les grandes silhouettes dressées devant eux et s’émerveillent déjà à l’idée de leur beau sapin richement décoré. Petits et grands ont l’esprit à la belle fête et toute l’équipe partage ce moment chaleureux dans une ambiance détendue. Les uns enlèvent les filets qui protègent les sapins pendant leur transport jusqu’à nous, d’autres préparent les bûches. Vendeurs et clients se croisent en tâchant d’éviter la caresse parfois un peu brutale d’une flèche de sapin en voie d’être enfilé dans la machine à filet. Les familles repartent, leur beau sapin dans les bras et des idées de fête plein la tête.

Le soir tombe tôt et nous sommes nous aussi sensible au charme des illuminations de Noël.

Le potager endormi dans la pénombre se laisse oublier. Comme je le disais la dernière fois, quelques travaux de nettoyage, la vigilance en cas de gelée, et pas grand-chose de plus.

Par contre, il faut veiller quand même à la bonne conservation des récoltes engrangées.

Si l’on a choisi de faire les choses dans la tradition, les caves et greniers sont pleins de pommes-de-terre, de citrouilles, de piments, d’aulx, oignons et échalotes séchées.
Nos maisons modernes sont moins bien pourvues que les habitations plus anciennes pour ces conservations hivernales. Mais il y a quand même moyen de garder les tubercules, légumes et fruits dans de bonnes conditions.
Vous devez d’abord déterminer quelles sont les pièces à températures les plus constantes. L’aération doit y être suffisante, la luminosité faible mais sans tomber dans la pénombre complète. Il doit y faire bon mais pas chaud non plus. Un garage exposé au nord avec une ventilation correcte, une cave pas trop humide avec une ouverture au jour, un grenier suffisamment haut pour éviter les trop grands écarts de température, les possibilités sont multiples.
Vous pouvez très bien suspendre vos tresses de bulbes potagers dans la cuisine, agrémenter la décoration en y exposant les piments séchés de couleur vive, laisser un potiron sur une étagère ou sur un coin de comptoir.

L’important est de surveiller de temps à autre l’évolution de vos récoltes.

Nous avons parlé des pommes-de-terre qui germent. Si vous n’y prenez pas garde, les tubercules vont émettre des pousses, des petits germes qui s’étireront en cherchant la lumière. Evitez donc de stocker vos patates dans le noir. Régulièrement, contrôlez leur état végétatif. Il ne faut pas les avoir empilées. L’idéal est de les déposer sur des planches propres, et d’enlever au fur et à mesure les pommes-de-terre abîmées. Une fois par mois environ, vous ferez une tournée d’ « égermage ». Je ne suis pas bien sûre de la correction du terme, mais vous m’avez compris. Il faut délicatement ôter les petits germes naissants. Prenez simplement la patate dans votre paume et faite la tourner doucement. Les germes se détacheront très facilement et votre tubercule conservera en lui sa substance. Sans ça, les germes, il en sort plusieurs par pommes-de-terre, se nourriront de la chair et videront le tubercule qui se fripera lamentablement. Au bout de quelques semaines, votre belle récolte de pomme-de-terre se transformera en un enchevêtrement inextricable de pousses tortueuses entremêlées.



Si vous voulez replantez vos propres pommes-de terre, par contre, vous devez sélectionner les tubercules bien sains. Pour le calibrage, sachez que les petits tubercules émettront moins de germes, tandis que les gros en foisonneront. Le résultat sera que les petits tubercules replantés produiront donc moins de pommes-de-terre, mais plus grosses. Le calibre de la « génération » montante est donc inversement proportionnel à celui de la « génération parentale ». Ce vocabulaire est totalement inapproprié mais je suis sûre que vous me suivez bien.


Pour replantez l’ail, évitez d’utiliser la gousse-mère », au centre de la tête. Elle s’est épuisée à la multiplication et sa pousse sera invalidée d’autant.
Cicatrices de la citrouille
On peut également repiquer l’oignon qui a redémarré en végétation, si on le fait quand le bulbe originel n’est pas tout a fait vidé. La pousse en elle-même est très parfumée et la tentation est grande de l’utiliser telle qu’elle.
Pour les courges, vérifiez régulièrement qu’elles ne s’affaissent pas. Une trace d’humidité sous elles doit immédiatement vous alerter. Une tâche sur la peau est tout aussi suspecte. Passez votre main sur les flancs du fruit et assurez-vous de sa fermeté. Tout signe de mollesse doit être une alerte et vous devez aussitôt consommer ce qu’il reste de bon.


A ce propos, vous vous souvenez peut-être de cette courge, fille de notre citrouille de 200 kg exposée à la jardinerie l’an dernier. Je vous avais conté comment elle avait été mordue par ma vache « Pintta-Mona ». J’avais craint que cette blessure ne lui soit fatale, et je la couvais d’un œil spécialement vigilant. Figurez-vous que ma vaillante citrouille a surmonté haut la main ce traumatisme effroyable ! Non seulement elle n’a pas sillé d’un poil, mais en plus elle a trouvé en elle la ressource de cicatriser la plaie en une épaisse boursouflure claire et solide. Comme quoi, on dit de quelqu’un d’apathique qu’il ressemble à un légume un peu légèrement ! Parce-que, tout légume qu’elle soit, ma citrouille a fait preuve de courage et de ténacité face à une adversité bien réelle et tangible…


"Pintta Mona" et sa voisine de Box
Regardez-là, imperturbable et sereine, avec sa blessure guérie. Voyez aussi la coupable « Pintta-Mona », pas plus taraudée de culpabilité que ça ! Au passage, je vous montre aussi sa voisine de box, une petite miraculée dont je vous dirai des nouvelles à une autre occasion, si ça vous intéresse.
Prenons-en de la graine et sachons nous aussi cicatriser nos plaies grandes et petites sans nous laisser déborder par des émotions dévastatrices et stériles !
Allez, amis du potager, sur ces saines recommandations, je vous laisse à la préparation de vos fêtes et vous souhaite chaleureusement de partager en familles tous les beaux fruits de votre travail au potager.

M.louise, en ce gris samedi 6 décembre 2014.

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