Amis
du potager au naturel, bonjour !
Et
bienvenus aux nouveaux arrivants.
En
ce dimanche bruineux, nos potagers absorbent l’humidité venue du ciel
comme pain béni. Les températures commencent à être agréables, elles ont même
par moment tendance à grimper en percées qui nous prendraient de court.
Souvenez-vous de lundi dernier…
Quand
vous rentrerez ce soir de votre sortie du dimanche, en passant par le potager,
vous verrez que le temps est poussant. La végétation se développe à vue d’œil,
la jeune pousse tendre s’étale presque langoureusement.
Nous
regardions avec Jean-Michel vendredi dernier le développement étonnant d’une
jeune crosse de fougère dans la cour de notre réception. Vous me direz, tiens,
une fougeraie à la jardinerie Lafitte, pourtant si bien tenue ? Des
crosses de fougère dans la jardinerie comme au plus sauvage des sous-bois du
Pays-basque profond ? Oui, oui, oui… vous n’avez pas tort, nous avons
quelques recoins un peu sauvages ici et là. Non, j’ai dit sauvages, pas
négligés, attention ! Mais quoi ! Nous sommes une jardinerie,
non ? Nous travaillons au plus près de notre mère-nature et tenons à lui
laisser une place légitime chez nous. A ce propos, dans les nouvelles directives
environnementales, il est préconisé de ne pas rechercher le zéro adventice dans
nos cours et allées. Histoire de ne pas polluer les nappes phréatiques de
pesticides agressifs. C’est dans cet esprit que nous autorisons les ronces,
orties et autres fougères à coloniser discrètement notre espace. Pas par
négligence, donc, qu’on se le dise !
Bien,
cette justification qui en dit déjà long sur notre sentiment de culpabilité
posée, revenons-en à notre crosse de fougère. Avez-vous déjà observé le
phénomène ? Par des journées comme celles que nous avons aujourd’hui,
prenez au petit matin à peine levé, une jeune pousse de fougère juste visible
sous sa gangue moussue. Repérez-là sans vous donner trop de peine de
signalisation, puisque deux heures plus tard, quand vous repassez par là, vous
avez déjà devant vos yeux ébahis, une vigoureuse tige qui fait le dos rond, une
crosse repliée et rebondie, une force vive et invincible qui pousse des épaules
pour lancer en un ample et irrépressible mouvement sa tête vers le ciel. Il y a
quelque chose de phallique, la victoire du vivant sur l’inerte, la réminiscence
des naissances primitives et le fossile de l’apparition de la vie sur terre. Quelque
chose de presque indécent, qui se regarde du coin de l’œil en rosissant quelque
peu, quand on a une nature un peu empruntée…
Quelque chose qui nous ramène au fœtus, à l’origine et au commencement.
.jpg)
Plus
près de notre modeste potager, l’évolution du vivant et sa lutte pour croître
et embellir s’illustre dans chaque plantule. L’adversité est partout. Le
papillon blanc volette autour des feuilles charnues des choux pour y déposer
ses grappes d’œufs oranges bien à l’abri sous la couverture cartonneuse. Très
vite, de petites chenilles voraces ramperont le long des nervures et dévoreront
en l’espace de deux ou trois jours cette végétation qui paraissait pourtant difficile
à entamer…
Nos
petits plants de courges essaient de se maintenir avec les températures encore
un peu trop basses pour eux. Ils observent un sage statuquo espérant la chaleur
avant de pousser de nouvelles feuilles. Si entre-temps, une sale limace ou une
fourbe loche n’est pas venue se régaler à moindre frais ! Nous déplorons
ainsi la perte de notre melon diego … paix à ses cendres !
Le
jardinier doit être persévérant, et sans cesse sur le métier remettre son
ouvrage. Nous en serons quittes pour planter un autre melon, écornant ainsi le
bénéfice de la récolte de cet investissement de départ doublé. Et oui, tout
n’est pas succès au potager, loin de là !
Une
qui paraissait pourtant vouée à un destin victorieux, c’était notre jeune
cacahuète guerrière, souvenez-vous. Elle avait surgi de terre comme une qui va
tout écraser sur son passage. Elle en était impressionnante. Résultat des
courses, quand je l’ai repiquée hors de son châssis pour lui donner l’espace
dont elle va avoir besoin, patatras, son grand courage s’est effondré, elle a
complètement baissé les bras. Ne la voilà-t-il pas ventre à terre, misérable, à
essayer de disparaître pour mieux se protéger. Pour une guerrière, elle se pose
là !
Comme
quoi, il ne suffit pas de démarrer trop fort pour arriver à bon port…
Qu’on
se le dise !
M.Louise
en ce dimanche 11 mai.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire